Quand je lis mon journal en ligne je déteste ces petites fenêtres qui me flashent au visage des injonctions de clic. Quand j’achète un billet de train, j’exècre qu’une chaîne d’hôtel m’empêche de réserver les dernières places disponibles sous prétexte de me vanter, dans un pop-up impossible à fermer, le confort de ses chambres à 50 euros la nuit… Les annonceurs peuvent bien m’exhorter à coup de prix choc, me titiller avec des formules rigolotes ou faire s’agiter un hurluberlu tout nu sur mon écran. Je reste de marbre. Je ne clique pas.
Et pourtant, aujourd’hui, c’est arrivé. Malgré moi. Sur le site Internet du New-York Times.
Aux côtés de mon article s’étalait la photo d’une chambre d’ado : vêtements en boules, canettes qui traînent… et une accroche : « sauriez-vous dénicher la drogue que votre enfant cache dans sa chambre ». Une version pour parents angoissés de « Où est Charlie ».
Je n’ai pas d’enfants mais j’ai tout de même passé le curseur de ma souris sur l’image, m’attendant à voir surgir un pied de cannabis ou une petite pilule rose. Mais rien ne se passe. En allant sur les côtés de l’image, le champ s’agrandit et le reste de la chambre devient explorable. J’essaie de faire s’ouvrir les tiroirs, de retourner le matelas… Mais toujours rien.
Alors, forcément, j’ai cliqué. Pour la première fois.
Et me voila sur le site de l’association américaine « Parents. The Anti-Drug » qui me gratifie d’un « Vous ne savez pas où chercher » et de conseils pour identifier une éventuelle toxicomanie chez mon (hypothétique) rejeton. J’ai tout lu. Y sont fort ces américains.
La Belle Blonde
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