Décidément, si l’on en croit la dernière édition du Fundraizine , nous avons du mal à garder des jeunes talents dans notre petit monde.
L’article, en avant-dernière page du seul magazine français
consacré entièrement à la collecte de fonds, montre l’exemple de Maud
et de Cécile, deux jeunes femmes issues des grandes écoles qui se sont
dirigées tout de suite vers le fundraising dans l’espoir de pouvoir
utiliser leur formation pour “faire du bien” plutôt que pour vendre des
croquettes pour chien.
Trois ans après, le constat est relativement accablant, car les deux
quittent le secteur associatif et le fundraising pour aller dans le
privé. Les raisons pour cela? La frustration, notamment. Frustration
des inefficacités du monde associatif, frustration du manque de
management efficace, au salaire bas “par principe”. Mais surtout le
sentiment que l’on ne pourra pas atteindre son potentiel. Que l’exemple de ces deux femmes nous serve de leçon! Le monde va plus
vite que nous aujourd’hui, et de plus en plus la réussite de nos
organisations va dépendre de notre capacité à recruter et à garder les
talents.
Dans le monde anglo-saxon, et notamment en Angleterre, le fundraising
vit actuellement une surchauffe de mobilité et les meilleurs
fundraisers changent de poste tous les 18 mois en moyenne. Quand on
sait qu’un programme de fundraising se monte sur un minimum de 3 ans,
on peut imaginer l’impact désastreux de cette hyper-mobilité sur les
stratégies de croissance à long-terme des associations outre-manche. Si l'on veut garder les jeunes qui feront l’avenir de nos
organisations, apprenons à les valoriser, à les remercier, à les
manager correctement et surtout à leur faire partager notre vision. Et
n’oublions pas de les rémunérer aussi, car si l’argent ne fait pas le
bonheur, pour un fundraiser ça a de l’importance...
Jon DUSCHINSKY