C’est un peu effarés que nous venons d’assister au lancement d’Unitaid.
Grandes pompes et gros bonnets : le Ministre des Affaires étrangères en collecteur de fonds au 20h de TF1, la caution Bernard-Kouchnérienne, un message de soutien de Bill Clinton en VO sous-titrée sur le site web de l’organisation…
Un site qu’il ne faut d’ailleurs pas rater ! En nous précipitant sur Internet pour examiner ça de plus près nous avons un peu tâtonné : www.unitaid.com et www.unitaid.org nous emmenaient directement sur les pages de l’association danoise Refugees United (qui a passage a du jubiler de voir sa fréquentation augmenter à moindre frais). Ne vous trompez donc pas et filez directement vers www.unitaid.eu !
Outre la surprise de réaliser que l’organisme collecteur et distributeur de la fameuse taxes sur les billets d’avion puisse souffrir si facilement du même détestable syndrome NPAI que nos bases de données, nous avons donc été un peu alarmés. Par sa communication et notamment par les deux clips vidéos gracieusement diffusés (et visionnables sur l’espace presse de Unitaid) à l’occasion de ce lancement : le premier montrant une petite fille africaine dont les larmes qui coulent se voient soudain refoulées au bruit d’un réacteur d’avion, le second montrant une joyeuse bande de people joignant les mains sur fond de « Unis pour soigner ».
Ce n’est pas la légitimité de cette taxe sur les billets d’avion qu’il s’agit de contester ici. Ni l’emploi des fonds collectés (prévision : 200M€/an). C’est la tonalité employée par l’Etat pour promouvoir son action. C’est le glissement dangereux vers le registre reconnu par le conscient collectif comme celui de l’associatif.
Des people se donnant la main.
Des larmes roulant sur la joue d’une enfant stigmatisant une Afrique laminée par la maladie, la pauvreté. Qui utilise ces codes ? Les Restos du Cœur, le Sidaction, Action contre la Faim… nous nous souvenons mêmes de larmes roulant pour le Conseil Mondial de l’Eau…
Ce n’est pas tant le destinataire que l’émetteur qui n’habite pas à l’adresse indiquée :
l’Etat-collecteur de taxes, tel le coucou, s’en est allé faire son nid dans la communication d’autrui.
La confusion pourrait être redoutable.
La Belle Blonde